FAUTEUIL VOLANT (MMU : MANNED MANOEUVRING UNIT)

Dans les missions spatiales habitées d'avant l'ère de la navette, les astronautes en activité extra-véhiculaire (EVA) étaient toujours rattachés à leur vaisseau par un câble de sécurité, parce qu'il aurait pu être désastreux qu'ils en soient séparés et s'en éloignent dans l'espace. Mais il fut décidé dès le début que les astronautes de la navette participeraient à des activités extra-véhiculaires plus aventureuses qui leur demanderaient une plus grande mobilité. C'est dans cette optique que fut conçu un système à réaction appelé fauteuil volant (MMU : Manned Maneuvring Unit). On fit l'essai d'un prototype de MMU dans le spacieux compartiment supérieur de la station spatiale expérimentale américaine Skylab en 1973. Mais on n'utilisa pas un MMU en activité extra-véhiculaire avant le 7 février 1984, lors de la mission de navette STS-41B. Le premier "pilote" fut Bruce McCandless, qui s'aventura à 90 mètres de la navette. On utilisa ensuite le MMU lors des missions spectaculaires de capture, réparation et récupération de satellites STS-41C et 51A. On a parlé du MMU en termes de "fauteuil volant", et la ressemblance est certaine. L'astronaute s'adosse au MMU, l'attachant par-dessus la combinaison spatiale. Le MMU comporte deux réservoirs d'azote comprimé qui alimentent 24 unités de propulsion à réaction disposées autour de la structure et suffisant pour une activité extra-véhiculaire de six heures. Des accumulateurs fournissent l'électricité pour les contrôles et les feux de position clignotants du MMU. L'astronaute actionne divers ensembles de propulseurs pour se déplacer ou pivoter selon un axe donné. Les contrôles des propulseurs se trouvent à l'extrémité des bras du MMU. Conformément à la disposition classique dans les vaisseaux spatiaux, la main gauche contrôle les déplacements avant-arrière, gauche-droite et haut-bas, la main droite contrôle les rotations selon les axes correspondants (roulis, tangage et lacet).